Les levées de fonds des start-up françaises dédiées aux services financiers ont reculé de 22% sur un an en 2025, malgré un très bon premier trimestre, constate mardi l'Observatoire de la fintech, mais le marché des fusions et acquisitions a été très actif.
( AFP / DENIS CHARLET )
L'Observatoire de la Fintech - qui travaille avec KPMG, eToro et Mastercard - a recensé 73 opérations depuis le début de l'année (-28%), avec 1,1 milliard d'euros levés, contre 1,3 milliard en 2024.
Au premier semestre, les levées de fonds ont augmenté de 32% sur un an, avec notamment l'introduction en Bourse en janvier de la start-up française Younited, spécialisée dans les crédits à la consommation, qui a réalisé la plus grande opération cette année en levant près de 153 millions d'euros.
Au second semestre, les levées de fonds ont par contre chuté de 67%.
L'environnement incertain a pesé sur les investisseurs. "Même si ce n'est pas ça qui leur permet d'appuyer ou non sur le bouton, ça crée un climat", explique Mikaël Ptachek, président de l'Observatoire de la Fintech, à l'AFP.
Ensuite, "on a des secteurs dans la fintech qui vont bien et qui n'ont plus tellement besoin de levée de fonds. Par exemple, le secteur des néobanques va bien", a-t-il ajouté.
Le net resserrement des conditions de financement est également dû au déplacement de l'attention des investisseurs vers les acteurs de l'IA, ainsi qu'à une vigilance accrue sur les valorisations, souligne l'observatoire.
Parallèlement, l'appétit des acteurs traditionnels pour l'innovation financière s'est traduit par un volume élevé d'opérations de fusions-acquisitions, 42 sur l'année, notamment le rachat de Shine par Cegid, "première acquisition de cette envergure dans l'histoire des fintech françaises", selon le texte.
L'éditeur de logiciels de gestion Cegid a annoncé fin novembre son intention d'acquérir Shine, licorne européenne proposant des logiciels aux petites entreprises, née de la fusion du groupe danois Ageras avec une fintech cédée par la Société Générale.
Sur le plan sectoriel, des métiers moins en vue par le passé, comme l'investissement, s'imposent en 2025 parmi les premières catégories financées. Ils sont suivis par les activités BtoB — finance embarquée, services et cybersécurité — puis par le financement et l'assurtech.
Quatorze fintech ont mis la clé sous la porte depuis janvier, constatent enfin les auteurs de l'étude. Mais aucune n'avait levé plus de 20 millions d'euros.
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